La rencontre hier mardi 27 février 2018 entre le président Alpha Condé et le syndicaliste Aboubacar Soumah a été saluée par la très grande majorité des guinéens qui se demandait quand est-ce qu’une réelle ouverture du gouvernement allait permettre d’entamer les négociations pour une sortie de crise.
Cette rencontre à Sékhoutouréyah qui a duré plusieurs heures à huit clos est porteuse d’espoir quand on sait que cela semblait impossible que le président Alpha Condé reçoive officiellement celui qu’il a lui-même traité de « rebelle » au mois de novembre 2018.
Au sortir de la rencontre, Aboubacar Soumah a lâché un bref compte rendu aux journalistes qui l’attendaient hors du palais. Si les guinéens s’attendaient à une annonce concernant une éventuelle suspension ou levée de la grève, il n’en fut rien. Aboubacar Soumah a laissé entendre que ce sujet n’a pas été abordé malgré une avancée dû à la mise en place d’une commission avec laquelle il doit entamer les négociations ce mercredi 28 février 2018
« Nous n’avons jamais parlé de la suspension ou de la levée de la grève. Après nos explications, le président de la République nous a fait comprendre que les informations qu’il recevait de l’autre côté n’étaient pas bonnes. Il a dit qu’à partir de maintenant qu’il est situé, il met en place une commission composée des ministres Tibou Kamara, Cheick Taliby Sylla et le médiateur de la République Mohamed Saïd Fofana pour ouvrir les négociations »
En attendant donc l’issue des négociations pour lesquelles Aboubacar Soumah dit être optimiste en raison de la confiance qu’il a, en ces personnes qui constitue la commission, la grève continue et le secrétaire général du SLECG est clair « Nos revendications restent les mêmes, les deux premiers points restent non négociables » faisant allusion au 40% d’augmentation avec effet rétroactif et la levée de la suspension de son salaire qu’il ne perçoit pas depuis octobre 2018.
Si cette rencontre est un grand pas vers la fin de la crise qui mine le secteur de l’éducation, de nombreux guinéens auraient sans doute voulu que le chef de l’Etat use de son poids de père de la nation pour inviter personnellement Aboubacar Soumah a suspendre la grève, le temps de la négociation pour permettre aux enseignants de regagner les salles de classe.
A Barry pour Guineemonde.com
