Bantama Sow refait parler de lui et pas encore de la bonne manière. A Marella où il était de passage, le trublion s’est mué en pyromane, incitant les militants du parti au pouvoir à la vendetta. N’épargnant ni la notabilité des lieux, ni les conventions sociales, le fils spirituel de Monsieur le président jette une fois encore son propre camp dans l’embarra. Et le pauvre Gassama dans tout cela ?
«On ne conduit le peuple qu’en lui montrant un avenir : un chef est un marchand d’espérance », disait Napoléon Bonaparte. Et si l’on s’en tient à cette maxime politique, les guinéens ne sont pas les mieux nantis de la terre. Ici, on porte fantoches et démagogues au pinacle, au détriment d’hommes de vertus dont la sagesse érige durablement les cités.
Point besoin d’être érudit pour savoir que la Guinée ne mérite pas la classe politique qui l’administre aujourd’hui. Mus par l’âpreté au gain, la plupart d’entre eux ne sont préoccupés que par les seuls moyens de se maintenir à la mangeoire. Quitte à faire courir le risque d’une implosion de notre société. Quitte à maintenir le peuple dans un état comateux nourri par la misère et les injustices. Ils sont si nombreux autour du Palais que le Maître des lieux semble même avoir du mal à distinguer le normal de la monstruosité. Sinon comment après les sorties inconsidérées et répétées de certains de ses lieutenants, peut-il encore continuer d’engraisser des personnages qui desservent sa propre cause ?
Bantama est allé loin encore une fois, je dirais même trop loin. Comment digérer qu’un ministre, donc un serviteur du peuple, se permette de demander à des partisans du pouvoir de s’en prendre physiquement à d’autres citoyens ? Malgré les tensions nées des dernières élections communales, ces militants de Marella avaient choisi de saisir les tribunaux pour obtenir justice. Mais non, celui qui se fait appeler avec hâblerie ‘’fils spirituel’’ du président, n’en est pas satisfait. Il trouve que l’Etat est trop est lent et indolent, et incite ces derniers à menacer et à passer à l’action, y compris contre des sages de la localité.
Ceux qui discourent tout le temps sur l’autorité de l’Etat sont servis, puisque l’un des plus proches vicaires du professeur Alpha Condé n’y croit pas, et même, il encourage à le défier. Et tout cela se passe au moment où son collègue ministre de l’unité nationale et de la citoyenneté, excuser du peu, menace de traduire en justice les auteurs de propos haineux et violents. Monsieur Gassama est donc prévenu, sa mission ne sera pas chose aisée et se trouve déjà plombée par le plus fidèle de frotte-manches présidentiels. Désormais pour lui, l’équation est simple et ne comporte plus d’inconnus. Soit Kalifa aide les populations de Marella à porter plainte contre le pyromane qui révèle les sombres desseins du régime qui nous régente, soit il rend le tablier et décide de se battre aux côtés de tous ces désillusionnés qui grossissent les rangs des mécontents.
A ceux qui nous gouvernent je rappelle cette vérité de Victor Hugo : « Le plus excellent symbole du peuple, c’est le pavé. On marche dessus jusqu’à ce qu’il vous tombe sur la tête. »
Mohamed Mara de la Radio Espace