Grève des enseignants: Bah Oury fait une analyse de la situation

0

La grève des enseignants continue en Guinée. Ce mouvement déclenché par le syndicaliste Aboubacar Soumah est suivi dans une large mesure par les enseignants à la base sur l’ensemble du territoire nationale à quelques exceptions près.

Mais ce qui inquiète le plus l’opinion nationale, ce sont les violences qui accompagnent cette grève par endroits, causant la mort de plusieurs personnes depuis le 12 février 2018 dont le dernier cas en date est le décès de l’adjudant-chef de la gendarmerie nationale Nfa Amara Yansané à Bomboli.

Au micro de Guineemonde.com, le leader du mouvement UFDG renouveau a déploré ces cas de morts et ces violences tout en pointant du doigt une certaine crise que traverse le syndicalisme guinéen actuellement. Pour Bah Oury cette situation ne facilite pas les négociations de sortie de crise « Depuis pratiquement une trentaine d’année, on revoit toujours les même têtes à la tête des syndicats. C’est comme si il y a eu un étouffement des bases par quelques gérontocraties qui n’entendent pas du tout céder la place à d’autres. Ce qui fait que le syndicalisme guinéen est aujourd’hui dans une situation de blocage. Et de ce fait les conflits sociaux réels apparaissent comme étant des prétexte ou des querelles d’égo entre différentes personnalités qui veulent prendre le dessus les uns sur les autres »

Pour le leader politique, le gouvernement guinéen devrait prendre la bonne mesure de cette situation qui constitue un véritable problème pour le pays. Pour lui, la question de la légitimité d’Aboubacr Soumah ne se pose pas à ce stade « L’attitude du ministre de l’enseignement pré universitaire qui est issus du milieu syndicaliste n’arrange pas les choses et ce qui fait qu’aujourd’hui, même s’il y a une volonté d’aller dans le sens du règlement du conflit, on se pose la question qui sont réellement les interlocuteurs. Mais à partir du moment où Soumah peut mobiliser et est soutenu par la base, cela veut dire qu’il a une certaine légitimité. Par conséquent, une bonne gouvernance devrait être à l’écoute de l’ensemble des revendications de ces  acteurs de l’éducation. Car sinon, c’est un problème pour le pays, c’est un problème pour les parents d’élève et c’est un problème dans une large mesure pour l’éducation nationale. « 

Il convient de rappeler que le nouveau médiateur de la république Mohamed Said Fofana a rencontré hier lundi Aboubacar Soumah pour s’enquérir des réalités et entamer une négociation. Attendons donc de voir si l’ancien premier ministre va réussir ce challenge insurmontable jusque-là.

A Barry pour Guineemonde.com

620155637

Share.

Leave A Reply