Le Gouverneur de la BCRG, qui, il faut le rappeler, est sur un mandat expiré du fait que les statuts lui confèrent une nomination de cinq ans, ce qui est déjà échu, a annoncé en grande pompe l’ouverture d’une salle de marché pour faciliter la communication interbancaire particulièrement sur les demandes de devises et d’autre part, la capacité peut être même s’il ne l’a pas signalé, de mieux faciliter la levée des fonds sur des crédits complexes par exemple des crédits syndiqués, pour être simple, il s’agirait d’une demande de financement qui ne peut être honoré par une seule banque primaire.
L’objectif principal aujourd’hui est de palier à la volatilité du GNF pour avoir un marché plus formel. Il est nécessaire de le rappeler que la BCRG n’a pas un contrôle du tout sur le marché des devises largement dominé par l’informel. C’est un marché qui tourne autour de 1 milliards 500 mille dollars annoncé par le Gouverneur de la BCRG, c’est largement faible par rapport à nos exportations en termes de matières premières, ça tourne autour de 30%.
À titre d’exemple, en lisant le bulletin des statistiques miniers, établit lors de l’initiative pour un développement minier responsable entre Mai et Juin 2019, la CBG, la CBK, la COBAD, CDM CHINE, SMB, l’exportation annuelle de Bauxite est de 58 millions de tonnes, avec un cours de 52 USD en moyenne. Nous sommes à 3 milliards de dollars très en dessous des 1,5 milliards sans parler de la production en or de la SMD et de la SAG qui tourne autour de 414 kilo onces et 357 kilo once pour l’exportation artisanale, Quant au diamant, c’est autour de 270 kcarrat. Nous comprenons aisément que les rapatriements des devises issues des exportations font défaut. La problématique des devises est structurelle et elle est liée au fait que la BCRG est pauvre en devises (une offre faible par rapport à une demande forte) par rapport au marché informel. Quelles solutions ?
La BCRG au-delà de la mise en place de la salle de marché doit agir à deux niveaux :
– les sociétés minières doivent rapatrier au moins 50% de leurs exportations ce qui est tout à fait légal. Cela permettrait à la BCRG d’avoir une offre suffisante de devises pour influencer sur le marché des changes. Permettre d’une part à honorer les lettres de crédit et d’autre part, faciliter les transactions. Il faut mettre fin à la capacité des sociétés minières à s’endetter à travers des découverts au niveau des banques primaires, et loger les exportations dans des comptes à l’étranger. Ça doit être du gagnant- gagnant
– Le second point, c’est sur la qualité de service, le versement des devises doit être plus facilité pour les cambistes formelles, à travers un bon suivi, pour permettre de mieux formaliser l’activité et surtout que la BCRG avec les banques primaires travaillent sur les coûts des virements à l’international. Beaucoup d’opérateurs agissent au niveau du marché informel compte tenu des coûts, de nos jours c’est aux alentours de 1,5% + 50 USD pour le SWIFT( la preuve du transfert au fournisseur). La seule logique des opérateurs informels est de protéger leurs marges ce qui est tout à fait logique.
Si la BCRG, ne prend pas des dispositions, compte tenu de la situation sociopolitique avec l’incertitude qui plane et le GNF qui s’envole, en mettant fin à la planche à billet, et arrêter d’avancer le trésor public tout en tenant compte des recommandations plus haut, l’EUR risque d’être à 15000 GNF et le dollar à 13000 GNF et bonjour à l’inflation par ricochet une augmentation de tous les prix sur les marchés. Espérons bien que ça sera pas le dessert de la quatrième galère.
Bella BAH
President de la jeunesse citoyenne
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