Les prières nocturnes des dix derniers jours de Ramadan ne se tiendront pas dans les mosquées sur toute l’étendue du territoire guinéen. C’est la quintessence d’un communiqué rendu public ce lundi 03 mai par le Secrétariat Général des Affaires religieuses. Cette décision intervient après une consultation de Secrétariat Général des Affaires Religieuses en date du 02 mai 2021 sur la base de l’évolution de la situation épidémiologique en Guinée.
« …les rassemblements pour les prières nocturnes des 10 derniers jours du mois de Ramadan, au cours desquels de potentiels risques de contamination peuvent survenir, l’ANSS invite les responsables des mosquées sur toute l’étendue du territoire à surseoir, pour cette année, à la tenue des prières nocturnes pour limiter tout risque de contamination… » Indique le communiqué signé par le Secrétaire Général des Affaires Religieuses, El hadj Aly Jamal Bangoura.
De loin, le communiqué invite également les fidèles à respecter des mesures sanitaires afin de prévenir tout risque de contamination et surtout de conserver la baisse de cas de Covid-19 enregistrés à travers le pays. (Le port du masque, le lavage des mains, le respect du couvre feux de 23 H à 4 H du matin, la distanciation physique etc.)
Consultés sur la question, certains musulmans trouvent la décision inopportune et insensée.
« Rien qu’hier, le stade était rempli pour un match. Je ne comprends pas cette décision sachant que les mosquées ne seront même pas remplies ces 10 derniers jours. » s’interroge Aminata Abass Doubouya, Citoyenne musulmane.
Quant à Ousmane Khalif Soumah, enseignant musulman, cette décision est plutôt ‘’absurde’’ :
« … A mon avis il faut laisser la population accomplir son devoir religieux… Si on a un bouclier face à cette maladie c’est sans doute Allah. Donc il faut laisser les gens prier et invoquer Allah à continuer de nous protéger contre cette maladie »
« Dommage et regrettable à la fois. Enchaine Ambassadeur Babanou Timbo Camara, Journaliste. Les autres prières notamment la nafila, reçoivent plus de monde. Les marchés, d’autres lieux publics grouillent de monde. Ça on ne parle pas. Il faut qu’une fois, l’État et la ligue islamique soient à la hauteur en revenant sur cette décision. »
Par contre estime Siddy Koundara, «la décision du gouvernement, bien qu’impopulaire a des bases plus ou moins acceptables. Outre, l’islam n’a pas recommandé à ce que ces prières soient forcément faites à la mosquée, d’après certains leaders religieux. Alors, moi je pense que cette décision ne devrait pas autant faire du bruit» pense cet autre journaliste.
Déclarée en Guinée depuis mars 2020, la pandémie de Covid-19 compte globalement de nos de nos jours 22 333 cas confirmés, 146 morts et 19 813 guéris selon les chiffres disponibles sur le site de l’ANSS en date de ce lundi 03 mai 2021.
Ousmane Bangoura, journaliste indépendant