Lutte contre les MGF : des acteurs impliqués se concertent pour harmoniser leurs actions

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L’ONG ‘’Les Mêmes droits pour Tous’’ en collaboration avec le ministère de l’action sociale a célébré en différée, la journée internationale de « tolérance zéro » contre les mutilations génitales féminines. L’événement a eu lieu ce vendredi, 12 février 2021 au gouvernorat de la ville Conakry en présence des partenaires financiers et acteurs impliqués.

Financée par l’Union européenne, cette journée d’échange entre acteurs impliqués dans la lutte contre les violences basées sur le genre a été organisé autour du thème : « unissons-nous contre les mutilations génitales féminines ». Elle a eu lieu au gouvernorat de la ville de Conakry.

La rencontre de ce vendredi a pour objectif général de renforcer la collaboration entre acteurs clés de la lutte contre les VBG en général et les MGF (Mutilation génitale féminine ndlr) en particulier afin de développer un mécanisme de protection efficaces et inclusifs, qui favorisent une approche cohérente, globale et coordonnée des VBG.

Selon monsieur Adrien Tossa, coordinateur national et directeur des programmes de l’ONG ‘’Les Mêmes droits pour Tous’’ les défenseurs engagés dans la lutte contre les mutilations génitales féminines, dont l’Ong MDT rencontre suffisamment de difficultés.
« Ces difficultés se résument par la banalisation de la question des mutilations génitales féminine dans nos communautés où beaucoup considèrent cette pratique comme étant des pratiques coutumières parfois des pratiques religieuses. Deuxième chose, c’est la coordination des actions au niveau des différents acteurs. A quel moment, l’officier de police judiciaire peut-il intervenir ? A quel moment, nous autres organisations de la société civiles, nous pouvons intervenir ? A quel moment la justice peut-elle intervenir ? Pourquoi nous avons suffisamment de cas ? » s’est il interrogé.
Selon une étude réalisée par l’ONG Search for Common Ground en en février 2014, la Guinée est le deuxième pays au monde concernant la prévalence des mutilations génitales féminines –(MGF). On estime que 96% des femmes et des jeunes filles ont subi des mutilations génitales féminines.

« Depuis plus de trente ans, la lutte a été engagée mais les résultats sont maigres. Nous avons une législation abondante en terme de lutte contre les MGF. Mais à quoi tout cela sert ?
Nous pensons d’abord qu’il faut une synergie d’action entre les acteurs. C’est pourquoi nous avons une cinquantaine d’acteurs qui sont venus des cinq communes de la région de Conakry pour échanger »

Adrien Moncho, coordinateur et directeur des projets au MDT

Selon des chiffres documentés sur les mutilations génitales féminines en Afrique et en Asie et en Amérique Latine, la migration croissant a augmenté le nombre de femmes et filles à risque de subir cette pratique. Cent quatre vingt mille (180 000 )filles européenne risquent d’être mutilées tant dis que six cent (600 000) femmes vivent avec les conséquences de mutilation féminine en Europe a martelé la chargée des programmes à la Délégation de l’Union européenne en Guinée présente lors de la rencontre .

En Guinée, les années sont encore effrayantes. La 5ème enquête démographique de santé effectuée en 2018 nous a fournis des données très préoccupant. Quatre-vingt-quinze pour cent (95%) des femmes entre 15 et 49 ans sont exigées et trente-neuf pour cent (39%) des filles entre 0 et 14 ans mais surtout 65% des femmes et 60% des hommes interviewés de 15 à 49 ans pensent que l’excision doit continuer.
« Il faut que ça soit clair, les mutilations génitales féminines constituent une violation des droits humains et une atteinte dangereuse à l’intégrité physique et psychologique des filles et des femmes à leur santé et développement personnel. De plus en plus de personnes abonnent cette pratique et on espère qu’elle disparait dans les prochaines années » a déclaré la chargée des programmes à la Délégation de l’Union européenne en Guinée à cette rencontre.

Chargée des programmes UE

Pour sa part, le Directeur de cabinet du gouvernorat de la ville et représentant le gouverneur a salué cette concertation des acteurs impliqués dans la lutte contre les VBG et particulièrement les MGF.
« Le souci qui anime ces partenaires est le même qui anime l’autorité de la ville de Conakry puisqu’on parle encore, hélas, de la persistance des violences basées sur le genre. Lorsqu’on parle de vulnérabilité des femmes et des filles et toute chose qui les expose à toute sorte de violence qu’on connait, c’est pourquoi au nom de l’autorité, nous saluons la journée internationale tolérance zéro consacrée à lutter davantage contre les mutilations génitales féminines » a déclaré le Directeur de cabinet, représentant le Gouverneur de la région spéciale de Conakry.

Moundjour Chérif, Directeur du cabinet au gouvernorat de Conakry

Il faut que rappeler que c’est en Décembre 2012 que l’Assemblée générale de l’ONU a engagé les États membres, la société civile et tous les acteurs concernés à continuer à célébrer le 6 février, la journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines.

Aboubacar Diallo 

Pour Guineemonde.com

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