Le président Alpha Condé était l’invité du journal de nos confrères de France 24 ce soir du mardi 21 novembre 2017. Le chef de l’Etat guinéen a abordé un sujet sur lequel on l’attendait depuis un bon moment. Il s’agit bien évidemment de la situation de la presse dans son pays et notamment des violences subies par les journalistes à l’ECHO 3 de Matam le 31 Octobre dernier.
Le président Condé a condamné le comportement des gendarmes qui ont violenté les journalistes en blessant certains et détruisant les matériels d’autres. Le professeur Alpha Condé a laissé entendre qu’une enquête sera ouverte et les responsabilités situées.
Que pensent les journalistes victimes de violence de cette sortie du président de la république?
Votre site Guineemonde.com a pu poser cette question au directeur général du groupe de presse « La République, City FM » qui fait partie des journalistes qui ont été blessés au PM3 et ont porté plainte contre les gendarmes fautifs.
Notre confrère qui a lui-même suivie une partie de l’intervention du président a introduit ainsi » En terme de réaction, moi je dirais que c’est une bonne chose que le président se prononce de manière ouverte pour promettre que des enquêtes se tiendraient pour situer les responsabilités parce que selon lui ceux qui ont mené cette répression ont voulu saboter le régime. C’est une bonne chose qu’il le promette. On souhaite que puisque nous avons déposé plainte au nom des victimes, ces enquêtes-là se situent dans le cadre de la préparation réelle et effective d’un procès qui mènerait à la barre ceux qui se sont livré à cette répression. » S’est exprimé Talibé Barry
Plus loin, le patron de presse victime de violence regrette que le président Condé ait attendu si longtemps avant de s’exprimer sur une situation aussi dramatique que les violences subies par les journalistes « L’autre regret qu’on peut exprimer, c’est que ces événements ont eu lieu le 31 octobre et ce n’est que ce 21 novembre que le président en parle. Donc il aurait fallu 3 semaines pour qu’il s’exprime dessus. Ce n’était pas ce que nous attendions parce que le président a dû se rendre compte de la gravité de ce qui s’est passé pendant même qu’il était en Guinée. Il avait l’occasion d’en parler publiquement ou tout au moins instruire le gouvernement de faire une déclaration condamnant ce comportement » a lancé Talibe Barry
Lors de cette interview du président Alpha Condé sur France 24, il a déploré tout de même le comportement de la presse guinéenne qui n’a pas été professionnelle. Talibe Barry n’est pas du même avis » J’imagine qu’il (Le Président Condé ndlr) fait allusion à l’accusation portée contre Gangan d’avoir annoncé sa mort alors que jusqu’à date, aucune preuve de cela ne nous a été apporté. Donc je pense qu’en rien les journalistes ne sont fautif de quoi que ce soit qui devait conduire à l’arrestation du coordinateur général de Gangan. Pour le reste on sait qu’il est de l’habitude du gouvernement, du ministre de la justice et parfois même du président, de promettre que des enquêtes se tiendraient pour déterminer les responsabilités dans différentes affaires que nous avons connues dans ce pays. On espère que cet engagement du président ne connaîtra pas le même sort que ceux pris précédemment dans différentes affaires qui n’ont jamais connu d’aboutissement »
Il faut rappeler que les journalistes qui ont été violentés par certains gendarmes le 31 octobre dernier, était venus soutenir le coordinateur général du groupe de presse Gangan qui était détenu pour des faits qui n’ont pour le moment pas été prouvés.
A Barry pour Guineemonde.com