Les jeunes de Coza et de Bambeto ont très tôt ce matin barricadés la route le prince et brûlé des pneus pour empêcher toutes circulations sur ce tronçon. Cela, en raison de la grève des enseignants déclenchée par Aboubacar Soumah la semaine dernière et qui se poursuit ce lundi 19 février 2018 malgré la menace du gouvernement de suspendre les salaires des enseignants qui suivront ce mot d’ordre de grève.
Les crise à répétions et les violences sur cet axe Hamdallaye, Bembeto et Coza qui constitue un véritable champ de bataille entre les jeunes et les forces de sécurité inquiètent plus d’une personne dans le pays. D’autant plus que c’est une situation qui perdure depuis une décennie.
Invité ce lundi dans l’émission les GG de la radio Espace, Dr Koureyssi Condé, directeur exécutif de l’African Crisis Group s’est prononcé sur la question. Pour lui, les causes de cette situation sont connues » Cela est lié, géographiquement et historiquement à la mauvaise gestion de l’affaire Kaporo-rail. L’Etat a créé des frustrés, des exclus. En 2007, à la faveur des mouvement que nous connaissions, ces jeunes ont commencé à barrer la route et les forces de l’ordre s’ajoute à ça pour barrer les routes. Depuis 10 ans, les mêmes méthodes sont répétées, les mêmes pratiques avec les mêmes résultats. Moi je pense que nous devons présenter nos excuses aux familles victimes de ces agissements là, dans ces quartiers-là. En excluant, en minimisant l’espace d’occupation de ces guinéens, on a créé des frustrés. Aujourd’hui, ils sont dans la résistance parce que ceux qui sont à l’interne pensent qu’ils sont touchés parce qu’ils sont d’une ethnie et ceux qui sont à l’extérieur pensent qu’ils sont touché parce qu’ils sont d’un parti politique » a laissé entendre Dr Condé.
Plus loin dans ses échanges avec nos confrères, Dr Sékou Koureyssi Condé a proposé des pistes de solutions et des méthodes dont l’Etat guinéen devrait user pour résoudre de façon définitive cette situation de violence qui mine la route le prince de façon récurrente » La police guinéenne que je connais a des cadres compétents, efficaces. Il faut leur donner les moyens de former des hommes et de femmes qui utilise le contact, le dialogue, la proximité, les filières sociales de rapprochement et d’identifier le mal et le malfaiteur. Il y a une perception erronée, on pense que ce sont des manifestations politiques alors que c’est social. Lorsqu’on commence les manifestations, l’axe Hamallaye Bembeto est fermé mais de Gbessia à Dabomdi, c’est exactement la même menace. Il faut recadrer ces choses là. L’approche du gouvernement doit consister à déceler les causes, les dimensions, les motivations de ces agissements violents et constater le fait que ces jeunes semblent même être plus organisés parce qu’il arrivent à encercler les gendarmes et brûler leurs véhicules. Il faut aller vers eux et mettre balle à terre. Il faut que l’Etat considère ces hommes et ces femmes comme des guinéens d’abord et des guinéens tout court. Ne pas les laisser enterrer leurs morts entre eux et revenir à la maison entre eux, sans école, sans bibliothèque, sans terrain de jeu, sans accompagnement. »
Il faut noter que depuis les événements sociaux de janvier et février 2007 qui ont vu de nombreux guinéens descendre dans les rues pour réclamer l’amélioration des conditions de vie des travailleurs, la route le prince est entré dans un cycle de violences entre les les jeunes et les agents des forces de sécurité. Une triste situation qui s’est accentuée à partir de 2010 avec l’avènement au pourvoir du président Alpha Condé, dont le principal opposant Cellou Dalein Diallo a l’une de ses chasse-gardée sur cet axe Hamdallaye-Kagbelen.
A Barry Guineemonde.com
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